Glyde Hall and Thom Studio, Leighton Colony, Banff Center
Résidence d’artiste, 17 novembre au 14 décembre 2014
Après avoir traversé le Canada d’est en ouest, j’ai défait mes bagages pour quatre semaines au Banff Centre où j’ai obtenu le Thom Studio de la Leighton Colony. Cette résidence m’a permis de me distancer de l’expérience de la route que je venais de vivre afin de mieux l’objectiver. Durant cette période de travail, j’ai répertorié tous les documents visuels et audio, ainsi que les documents éphémères cumulés durant le voyage. J’ai évalué la teneur de chaque élément en élaborant quelques scénarios d’expositions et de performances.
Dans les premiers jours de cette résidence, j’ai occupé un atelier au Glyde Hall. Mon premier réflexe, en entrant dans cet espace, a été de disposer les artéfacts du voyage autour de moi en accrochant sur les murs les cartes routières, les vêtements, les reçus, les coupons d’identification pour les campings et autres traces du périple. Cette installation spontanée m’a permis de rester dans l’esprit du projet et d’analyser ce que je venais de vivre. C’est après avoir déménagé dans le Thom Studio de la Leighton Colony que tout le potentiel du projet s’est révélé. J’ai travaillé les enregistrements sonores, j’ai entrepris des maquettes pour un projet vidéo, j’ai imprimé les premières photos prises dans l’enceinte de la caméra obscura.Ce travail d’atelier a été accompagné d’écrits réflexifs sur la transformation de l’expérience du voyage en objet d’art et sur les différents mécanismes et dispositifs qui encadreraient le développement de ce projet de recherche et de création.
En rétrospective, le projet Musique de char, dans son ensemble, permet d’étudier l’influence des contextes sur la création et les formes de production que la mobilité engendre. Ces formes hétérogènes sont à la base du corpus de certains artistes qui explorent la route et le voyage non seulement comme lieu et outil de travail, mais aussi comme œuvre d’art. On peut se demander où et qui est le public en se questionnant simultanément sur l’œuvre et le dispositif en mouvement. Le public est-il composé des personnes rencontrées lors du voyage? L’œuvre est-elle composée des documents et de objets qui relatent l’expérience? S’active-t-elle simplement à l’intérieur du véhicule où l’expérience est vécue?
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