31/03/22

Symposium-Baie-Saint-Paul-2018

PROSPECTION| 2018 |
36e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, Qc

À bord de son camion transformé en camera obscura, Marie-Christiane Mathieu saisit des images du paysage de Baie-Saint-Paul dans la lumière du matin. ‘’Je voulais voir comment le paysage industriel, économique, cohabite avec le paysage patrimonial, agraire’’, note-t-elle. En tentant de collecter ces intrusions sauvages, elle a toutefois obtenu des images étonnantes, très poétiques, qui flirtent avec les tableaux impressionnistes ou de paysages hollandais. ‘’Ça diminue mon mordant ‘’, constate l’artiste, qui accueille toutefois cette surprise avec intérêt.
Josiane Desloges, Le Soleil, 18 août 2018

14 août 2018
J’ai ouvert l’ordinateur pour écrire sur  la sensation que j’éprouvais constamment devant l’image à venir, celle qui allait apparaitre et à laquelle, bien évidemment, je ne m’attendais pas.
Depuis deux semaines, je ratisse les environs de Baie-Saint-Paul pour trouver la petite faille, l’erreur, l’incongruité. Il semble que tout ce que je capture finisse par baigner dans une aura de sainteté, une lumière absolue d’image presque parfaite. On a tous entendu parler de cette lumière de Charlevoix tant appréciée des peintres paysagers. Est-ce ce phénomène palpable que je saisis à travers mes images ? L’étendue du paysage, son ouverture vers le fleuve doit bien être responsable de quelque chose.
La photo de la Maison-mère des Petites Franciscaines a été le premier sténopé que j’ai réalisé. Il devait être un simple test, il sera l’étalon de tout ce qui suivra.


Comment faire mieux que ça… mais surtout comment ne pas faire comme ça, était le point de départ d’une réflexion qui allait me poursuivre au cours du symposium. Tout d’abord rejetée par sa facture classique, le statut autoritaire de l’édifice, l’éclat parfait de la lumière sur la surface des clochers, le ciel bleu et les nuages, la structure formelle de la photo indiquait ses directions verticales et horizontales, le tout unifié par l’atmosphère de Baie-Saint-Paul. It grows on you… l’image a fait tranquillement son chemin. J’étais devant une capture parfaite, mais tout de même énigmatique due à l’élément horizontal en avant plan du bâtiment. Un objet oblong compétitionnait en reflet avec celui des clochers. Sa forme horizontale s’étirait parallèle à la route. Pourquoi rejeter l’image?   Cette horizontalité donnait le ton. Elle était l’indice du développement économique qui avait transformé le paysage.
L’industrie pétrolière et gazière, l’hydro-électricité, fleuron économique du Québec, transforment notre rapport à la nature, à l’agriculture et à la culture par empiètement du territoire, souvent dans des écosystèmes fragiles. L’horizontalité est leur marque, leur façon de faire circuler et de distribuer. L’économie rase horizontalement la surface comme une vague de tsunami. Elle entraine dans sa course arbres, forêts, champs, village. Elle épuise le vivant.
Marie-Christiane Mathieu

ARTICLES ET CAPSULES SUR CE PROJET

Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul
La Fabrique Culturelle
Quand l’art pense le politique, 36e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul
Anithe de Carvalho, Vie des arts, No 252, Automne 2018.
Études libres sur l’état du monde au Symposium de Baie-Saint-Paul

Josiane Desloges, Le Soleil, 18 août 2018
https://www.lesoleil.com/arts/expositions/etudes-libres-sur-letat-du-monde-au-symposium-de-baie-saint-paul-cb8efe57107b482487c924299aa7a6e2

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Symposium-Baie-Saint-Paul-2018
27/04/16

Toujours plus à l’ouest /2016-2019

Photo: Richard-Max Tremblay, 2016

Photo: Richard-Max Tremblay, 2016

Marie-Christiane Mathieu
avec la collaboration de Geneviève Gasse
Musique de char / Toujours plus à l’ouest
Galerie des arts visuels de l’École des arts
Université Laval
du 17 mars au 17 avril 2016
vernissage jeudi le 17 mars à 17h
conférence le 24 mars à 16h30 au local 3153

https://www.facebook.com/Musique-de-char-1456021847986212/

À l’automne 2014, Marie-Christiane Mathieu entreprenait avec Geneviève Gasse un road trip de Terre-Neuve à Vancouver en abordant le réseau autoroutier et le voyage comme sujet de recherche. Un camion fut alors aménagé en espace d’intervention, en studio de son, et en demeure. Ce lieu de vie et de création nomade aura donné lieu à un travail multiforme: des vidéos, des enregistrements audio, une captation d’images, une collection d’artefacts, des actions-performances tout au long du périple. À l’imprévisibilité du voyage, se superposaient des consignes et un emploi du temps réglé: calcul du nombre d’heures de route à faire, transfert des données, rechargement des batteries, modifications de l’espace. L’habitacle du camion est devenu un laboratoire d’idée, un lieu de production et de diffusion.

L’exposition présentée à la Galerie des arts visuels présente un vaste triptyque vidéo où, à chaque jour, défile une autre séquence du voyage. Les images sont projetées sur un écran de bois rappelant les panneaux publicitaires le long des autoroutes. Plus loin, des photographies prises à l’aide d’une camera obscura aménagée à l’intérieur du VR nous proposent une suite de vues à l’aveugle des campings ou des stationnements où l’artiste et sa collaboratrice se sont arrêtées pour la nuit. Une trame sonore diffuse tout à la fois les vibrations de la carlingue, le frottement des pneus sur la route, le sifflement du vent, mais aussi les fréquences radios provenant des radioamateurs, des CB, des radio religieuses, des ondes utilisées par différents services, la voirie, des entreprises commerciales, les aéroports… Elles révèlent un autre paysage, celui des ondes que l’équipe a traversé.

 

«Le véhicule dans Musique de char fonctionne comme un laboratoire politique, un espace mobile de vie commune, de co-création. Un lieu qui favorise une synergie créative puisque l’ensemble du périple transcanadien s’est produit en duo avec Geneviève Gasse, dont la pratique en performance est liée à la question d’habiter en lien avec le statut ontologique de l’artiste. Vécues sur un mode ouvert et processuel, les pratiques de la mobilité génèrent sans cesse de nouvelles problématiques de recherche. Elle conduisent à une autre forme de méthodologies artistique et conceptuelles. Et cette autre modalité d’être n’est plus désormais le permanent, mais l’événement d’un passage incessant.» Cynthia Fecteau.

 

Entrevue avec Audrey Careau et Gentiane La France -L’ Aérospatial  – CKRL

 

Ce projet est présenté grâce à la collaboration de Spirafilm et du Lantiss.

Collaborateurs: Louis-Robert Bouchard, Andréanne Perron, Nicolas Désy, Alain Fournier,

 

 

 

 

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Toujours plus à l’ouest /2016-2019